Dans les roues, de Bruno Fern
Dans les roues, un poème recyclable dans lequel on ressent, très vive, la joie du mouvement, et aussi
l'amusement du texte à se jouer du code, l'obsession du cycliste pour le
code de la route et ce qu'il y a à en faire, pour l'appliquer à sa
sauce, pour maintenir la joie d'être en mouvement sans pour autant
mourir sous un bus.
Ce jeu avec le code est ce qui donne, pour moi, tout son humour au texte et l'élan qui le porte, même si, bien sûr, il y a aussi toutes les saillies qui réjouissent, gravillons qui sautent à nous sur le chemin.
Dans les roues, c'est le jeu de trois petits chats, de paragraphe en paragraphe, qui
provoque l'attente et aussi la vitesse, la satisfaction qu'on a à
comprendre que le même mot est utilisé deux fois en même temps que la
frustration que la première phrase ne soit pas vraiment finie, comme lorsqu'on regarde un paysage défiler.
La poussière fidèle qui nous colle aux genoux, ce sont ces petits
numéros qui nous font quitter des yeux la route pour regarder en bas,
aux notes de bas de page, où l'on découvre, allongé à même la route,
Jude Stefan ou Endre Kukorelly, sur qui l'on trébuche.
Et entre les deux
roues du bicycle se pose l'entrejambe, qui apparaît lors de certains
tressauts, quand ça gratte ou quand ça caresse.
Enfin j'ai bien aimé ce voyage à vélo. Merci Bruno !
K.A.
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