Le Chomor, de Martin Mongin

 
 
Aussi petit.e qu'on soit, il nous est toujours possible de rêver à la révolution et, même, de réaliser certains changements - et, même, d'abattre la bête immense.  Le capitalisme un grand machin, la·e lecteur·ice, un "objet minuscule capable d'infliger un maximum de dégâts" : le ton est donné et l'on est, tout de suite, mise au rang de joueuse, de possible actrice du bouleversement de l'ordre établi. 

Martin Mongin nous raconte et nous re-raconte une histoire, depuis les différents points de vue nécessaires à sa bonne compréhension - car il a construit un conte dans le conte, une fable politique suffisamment complexe pour qu'il nous faille l'assimiler par plusieurs bouts avant de pouvoir la comprendre vraiment, la mâcher, la digérer. 
Le style de Mongin, lui, ne nous implique pas tant, physiquement : il est peu musical et l'on reste, à tout instant, consciente de n'être que la lectrice d'un livre, celle à qui l'on raconte une histoire. Mais l'ambition narrative nous permet tout de même de nous placer un brin différemment, dans le monde, après avoir refermé le Chomor. 
 
Désireux de documenter son texte et ses personnages, Mongin y place toutes les références et pratiques culturelles du milieu dans lequel ceux-ci évoluent et le spectre de la géolocalisation plane sur la Bretagne et sur la France, où nos héro·ïne·s en fuite cherchent à se sauver. 
Un roman d'aventure qui, sans s'inventer littérairement un rythme à lui, replace sa lecteur·ice dans sa capacité d'agir et lui donne à vivre l'éviction des fusées d'Elon Musk par un gang de papis bricoleurs.
 
 
K.A.
 

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