La semaine perpétuelle, de Laura Vazquez
Pour la première fois, une poète que j'aime s'aventure dans le roman. De Laura Vazquez, je connais et j'admire l'incessant étonnement, l'obsession du corps, le mouvement fouisseur de l'écriture qui sonde, jusqu'au fond, notre étrangeté vis à vis de nous-même. Ici, elle a l'idée géniale d'exhumer les racines de son écriture, de les extraire d'internet où elles s'étaient formées, pour nous les donner à voir. Elle choisit pour cela de créer trois personnages, adolescent ·e · s qui, comme elle-même, créent du contenu en ligne (vidéos, poèmes), et composent sur la base de leur rapport intime, divinatoire, au web. Google devient alors marc de café, substance noirâtre que la combinaison particulière des mots tapés dans la barre de recherche dispose, de façon plus ou moins évocatrice, au fond de la tasse. Et le réseau social, lui, se change en lieu où chacun ·e partage ses trouvailles, fait suivre les images de la façon dont le marc de café s'