Underdog Samuraï, de Romain Ternaux




Romain Ternaux donne naissance à un loser raciste, xénophobe et sexiste - mais jamais attachant -, entre Jean-Louis Costes et OSS117,  dont les éructations nous mèneront au bout du delirium tremens. 

Le jeune homme qui nous raconte sa quête de justice, quand il n'insulte pas l'humanité entière - composée, selon lui, de pétasses, de ritals, de peigne-culs et de faces-de-fugu -, se demande, à raison, s'il va survivre à la quantité d'alcool ingérée - et les compagnes et compagnons de route qu'il s'aliène n'ont pas plus de sympathie pour lui, que lui pour elleux. 

Romain Ternaux écrit avec la bite une épopée de la fascination française pour la culture japonaise, fascination dont il choisit de faire tremper les racines dans le jeu vidéo, dans le porno - où "japonaise" est une catégorie de recherche - et, surtout, dans une histoire coloniale très, très mal digérée - notre héros, trentenaire en 2020, étant pourtant susceptible, à tout instant, d'entonner "Ma tonkiki ma tonkiki ma tonkinoise". 

L'alcool imbibe la merde qui trempe dans le vomi et le tout s'épanche dans un grand bain de sperme tandis que, pour se consoler de n'avoir pu échapper à la figure haineuse de son grand-père, le narrateur construit - selon lui seul - sa propre légende au sein de la mythologie japonaise. 

Si ce texte a pu flatter, par instants, mon goût pour le grotesque et la bagarre - " [...] dans mon ascension, ma lame prend son élan avant de retomber sur trois cous d'un seul coup et de s'enfoncer consécutivement dans un ventre, un foie et un cul." - , j'y suis plus généralement restée assez extérieure, tant ses provocations ont peiné à me faire rire. 


 

K.A.


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